Au cours de ces dernières années, les promotions publicitaires déguisées assaillent les réseaux sociaux et même les médias mainstream. Dans ce sillage, Warning Trading (WT), présidé par Nicolas Gaiardo, a tenté de se présenter comme un média d’information indépendant, compagnon des solitudes et des victimes d’escroqueries, avant que les agissements de son fondateur ne soient révélés au grand jour. La mise à jour de sa condamnation a notamment précipité l’écornement de sa réputation de Sauveur qu’il a tenté d’imposer.
Nicolas Gaiardo en quelques mots
Beaucoup connaissent N. Gaiardo sous son meilleur jour ; homme d’affaires dynamique à la tête de plusieurs sociétés. Partout où le micro lui est tendu, il met d’abord en avant sa mésaventure avec un courtier malhonnête qui lui aurait extorqué 30 000 € en 2010. Se définissant comme un « trader repenti», il aurait déployé tous ses efforts pour récupérer son dû. Cette mauvaise expérience, raconte-t-il, l’aurait conduit à mettre prématurément fin à sa carrière de trader pour se lancer dans la promotion de courtiers. Là encore, l’échec est cuisant. Deux débâcles accumulées, il s’est décidé à créer son propre commerce en mettant sur pied sa première société baptisée Net and Law. C’est celle-ci qui éditera par la suite Warning Trading.
Ce qu’on ignore de Warning Trading
Le parcours de N. Gaiardo aurait été émouvant sans ses nombreuses zones d’ombre et ses sociétés auraient été auréolées de succès sans les nombreux travers qu’elles traînent. Voyons cela de plus près :
- Toutes les sociétés de Gaiardo sont établies en Bulgarie et non en France. Longtemps, Net and Law éditant WT agissait alors qu’elle était dépourvue de mentions légales.
- Gaiardo promet monts et merveilles aux victimes françaises d’arnaques mais les délègue à de nébuleuses entités bulgares tout en sachant pertinemment leur inefficacité en France.
- WT ne dispose pas d’attributions juridiques nécessaires pour prétendre à la résolution de litiges financiers.
- Warning Trading n’est nullement un portail informatif indépendant mais un site truffé de services payants et d’écrits promotionnels pour des brokers douteux voire condamnés.
WT propose des formations excessivement chères pour apprendre prétendument les rudiments du Trading et savoir repérer les escroqueries qui s’y rattachent. Pour en bénéficier, comptez près de 1000/jour.
Gaiardo et la justice
Il faut dire que Nicolas Gaiardo connait bien la justice. Il a, d'une part, été lui-même condamné pour escroquerie en bande organisée et pour intenter, d'autre part, quantité de procès à tous ceux qui osent émettre des avis défavorables sur ses sociétés mercantilistes.
Le dirigeant de WT est de fait condamné par la justice en 2007 à un an d’emprisonnement avec sursis et à une amende délictuelle de 5000 €. Durant les années 1998-1999, Gaiardo était membre de deux réseaux pyramidaux et obscurs (GOLDFINGER et EPSILON) où il était chargé de recruter de nouveaux membres en France et en Italie, contre paiement, en recourant à des méthodes illicites (harcèlement, pressions psychologiques, etc.).
De son côté, N. Gaiardo, épaulé par son acolyte M. Bouzy qui se dit avocat, n’hésite pas à saisir la justice pour bâillonner quiconque émettant des réserves légitimes sur ses sociétés. Deux exemples parlants :
- Une vidéo bien encombrante : en 2016 circulait une vidéo intitulée « la face cachée de WT et de Nicolas Gaiardo » où l’on critiquait son commerce et les pratiques contestables auxquelles il se livrait. Elle était d’abord postée sur Youtube puis relayée sur la page facebook du journaliste Gilles Pouzin. Gaiardo a non seulement porté plainte contre ce dernier, rédacteur en chef du site Deontofi.com, mais également contre les mastodontes du Web, Youtube et Facebook, pour avoir partagé, allègue-t-il, des informations diffamatoires à des fins de concurrence déloyale. Gaiardo a perdu son procès car il n’est pas en mesure d’infliger des « censures préventives » à des organes de presse indépendants. Pour approfondir cette affaire, cliquez ici.
- Une interview retirée par BFMTV Business : Gaiardo recourt manifestement toujours aux mêmes techniques pour museler toute critique à son encontre. Cette fois-ci, c’est la chaîne d’information qui a subi des pressions denses pour que soit retirée une vidéo évoquant les dessous obscurs de WT.
Les services malhonnêtes bâtis par Gaiardo
Nous avons souligné plus haut que Gaiardo et son associé Marc Bouzy étaient à la tête de plusieurs services. Après examen, force est de constater qu’ils ne visent que le profit, faisant totalement fi de la détresse des victimes. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer les intentions réelles de Broker Defense et de Check and Pay :
- Broker Defense : pour dépouiller encore plus les victimes d’arnaques financières, Gaiardo a mis au point Broker Defense. Ce service prétend avoir toutes les aptitudes juridiques pour remonter jusqu’aux sociétés frauduleuses et restituer l’argent aux opprimés. Pour ce faire, Gaiardo se propose de récupérer les sommes perdues en prenant 20 % du montant global investi. Lorsque les investissements ne sont pas conséquents, ce prélèvement pourrait paraître acceptable mais on sait pertinemment que ce sont les épargnes les plus fournies qui sont ravies par les courtiers véreux. En l’occurrence, les épargnes se comptent en milliers d’euros. Ce n’est pas tout, cette tentative de restitution coûtera, en outre, à la victime près de 1000 € supplémentaires. Signalons ici que cet acompte HT ne sera pas remboursé même si la tentative de récupération a échoué ou les escrocs introuvables.
- Check&Pay: ce service est présidé par Marc Bouzy. Sa prétendue mission : informer les traders sur les actualités boursières et leur fournir, contre paiement, tous les renseignements nécessaires pour qu’ils ne confient pas leurs épargnes à de faux brokers. Cependant, ce service est évidemment payant ; le « pack complet » pouvant atteindre plus de 100 €. Mais l’arnaque patente de ce service supposément « altruiste » réside dans le fait que les informations fournies sont gratuitement accessibles en ligne.
Nous voyons donc clairement, à l’issue de cette lapidaire présentation, que Gaiardo se soucie vraiment peu de la détresse des victimes d’escroqueries et que toute son énergie est phagocytée par sa course effrénée au profit.