Malgré les incessantes mises en garde de l'AMF contre les escroqueries intrinsèques à l’industrie du Trading, de nombreux investisseurs continuent à accorder leur confiance à des courtiers qui s’avèrent après coup frauduleux. Certains y perdent toutes leurs économies en voulant les fructifier. Nicolas Gaiardo, en preux chevalier, prétend voler au secours de ses victimes en leur prodiguant ses conseils les plus judicieux. Cet accompagnement a un coût et il est plutôt exorbitant. Voyons comment le fondateur de Warning Trading profite de la détresse humaine pour faire fleurir son business peu scrupuleux.
Warning Trading : un portail d’information indépendant ?
Nous sommes forcés de répondre par la négative à cette question dans la mesure où, contrairement à ce qu’affirme son créateur, Warning Trading (WT) s’adonne à des promotions et publicités déguisées. Celles-ci concernent aussi bien les services payants contenus au sein de WT que des courtiers pas toujours fréquentables vantés par Gaiardo et ses équipes. Voici quelques points qui empêchent WT de prétendre au statut de média informatif d’utilité publique :
- Le service Check and Pay édité par WT : ce service présidé par Marc Bouzy, l’associé de Nicolas Gaiardo, se flatte de mettre à disposition des épargnants des contenus informatifs utiles pour les renseigner sur la légalité, la rigueur et le passif juridique éventuel de courtiers auxquels ils s’apprêtent à livrer leur argent. Ce service est évidemment payant : il faut compter une centaine d’euros pour accéder au « pack complet » détaillant supposément toutes ces informations. Au-delà de l’obtention d’information contre rémunération, ce service outrepasse de surcroît une règle morale. En effet, toutes les informations fournies se trouvent déjà sur Internet, à la portée de tous. Ce paiement exigé est donc purement trompeur et illicite.
Promotion de brokers interdits par l’AMF : outre le fait qu’une telle publicité contredit l’auto-proclamation de « portail d’information indépendant » dont se prévaut WT, ce dernier faisait la promotion, toujours à des fins de rémunération, des courtiers arnaqueurs faisant partie de la liste noire éditée par l’Autorité des Marchés Financiers. C’est ainsi que Gaiardo a vanté les mérites du broker FXCM et bien d’autres contre la vente de son label WT à 1500 € HT/an. Bien sûr, lorsque le scandale a éclaté, WT s’est précipité pour supprimer de son site sa page promotionnelle pour FXCM et a cessé de proposer la labellisation WT.
Gaiardo : entre humanisme et mercantilisme
Ce qui pousse, entre autres, les victimes dans les traquenards de Gaiardo, c’est qu’il enrobe son obsession pour le gain facile dans des considérations pseudo-altruistes. A cet effet, il se présente lui aussi comme une victime minée par une escroquerie financière de 30 000 €. Il serait donc naturellement sensible à la détresse des autres arnaqués et mettrait tout son « savoir-faire » en œuvre pour mettre fin à leur cauchemar financier. Telle est la réputation qu’il s’est momentanément forgée auprès de quelques épargnants crédules.
Or, si Gaiardo était véritablement animé par des élans humanistes, il mettrait à disposition des victimes ses informations « éclairantes » sans les facturer à outrance. La réalité est tout autre ; nous avons vu comment le service Check&Pay abusait de la crédulité des traders pour leur vendre ce qui leur est pourtant offert en ligne. A cela s’ajoute son autre société, Broker Defense, qui prétend résoudre les litiges financiers et récupérer les pertes des investisseurs abusés.
Broker Defense est également établie en Bulgarie. Gaiardo se contente d’appâter des victimes françaises et renvoyer leurs dossiers vers ses partenaires bulgares. Nous savons que cette démarche est aussi illégale qu’inefficace. En effet, il n'y a aucun intérêt pour les victimes de faire traiter leurs affaires judiciaires propres à la France par des avocats bulgares.
De plus, en leur promettant la restitution de fonds, Gaiardo prend soin d’amputer le montant global – quand celui-ci est récupéré – de 20 %. Comme si cela ne suffisait pas, il facture cette prétendue procédure de restitution d’un acompte de 990 € TTC. Il convient de souligner ici que cet acompte est maintenu quand bien même la procédure de récupération a échoué.
Au vu de ces agissements, mercantilistes et peu moraux, la figure de Robin des bois que tente vaille que vaille de se constituer Gaiardo s’effondre brutalement. Force est de constater que ses « conseils » sont bien coûteux et à destination exclusive des plus aisés et sans efficacité prouvée.
